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LA SCHIZOPHRÉNIE C'EST QUOI EXACTEMENT ?

La schizophrénie fait partie des maladies dites psychiatriques ou mentales ou psychiques; c’est une maladie chronique du cerveau. Cette pathologie complexe et hétérogène touche près d’1% de la population dans le monde entier, quelles que soient les cultures ou les catégories sociales.

La schizophrénie trouble de façon variable le cours de la pensée, les sentiments et les émotions tout comme la perception et les comportements. Ses symptômes les plus durables et invalidants sont le repli sur soi, la perte d’intérêt et les difficultés fonctionnelles et cognitives (troubles de l’attention, concentration, planification…) moins connus pourtant que les symptômes aigus comme les délires ou hallucinations. Les formes et l’intensité des troubles schizophréniques sont très variables d’une personne à l’autre et au cours du temps chez une même personne.

C’est une maladie psychique qui débute chez les jeunes adultes et qui est définie par la coexistence de troubles positifs (ex. délires, hallucinations, idées bizarres) et de plusieurs troubles négatifs (ex. repli sur soi, troubles de l’attention, incohérences, indifférence aux émotions des autres, inconscience de ses troubles, inversion du rythme du sommeil). Les symptômes sont très variés, et variables au cours du temps (crises et rémissions).

Le trouble peut engendrer des handicaps, une perte d’autonomie dans la vie sociale et matérielle ordinaire, dont l’évaluation est strictement encadrée par les décrets et arrêtés ministériels car elle donne droit à des compensations.

La mortalité est importante du fait des suicides (45 fois plus fréquents que dans la population du même âge), des maladies somatiques associées (cardiaques, diabétiques) et des agressions physiques dont les patients sont victimes dans la vie sociale courante (ils subissent 12 fois plus de crimes, 140 fois plus de vols, ils affrontent des viols et des injures).

Pourtant, la schizophrénie est une maladie comme les autres :

Il faut la faire connaître sans tabou.

Il faut apprendre à la gérer.

Il faut pouvoir accéder aux soins même quand on est en crise.

Il faut faire des recherches y compris génétiques.

Il faut se solidariser pour y faire face.

LES TRAITEMENTS

Le trépied thérapeutique repose sur des traitements biologique, psychologique et social associés, prescrits par un spécialiste et exécutés par d’autres opérateurs de soins. La qualité de l’alliance thérapeutique entre le psychiatre et le patient est déterminante dans l’évolution au long cours de la maladie.

Plusieurs médicaments connus comme neuroleptiques sont aujourd’hui disponibles. Le psychiatre choisit l’antipsychotique le plus approprié aux troubles du patient compte tenu d’effets secondaires connus et définit le dosage. Périodiquement, cette prescription est adaptée à l’évolution des troubles décrits par le patient lors des entretiens de suivi. (cf sites officiels d’information sur les médicaments du Ministère de la Santé)

Les psychothérapies quant à elles, sont très diverses. Parfois de type analytique, elles peuvent aider la personne ou son entourage à surmonter les souffrances engendrées par la maladie, mais elles sont impuissantes à soigner ou guérir les troubles schizophréniques. Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC), visent à compenser un trouble négatif par un entraînement particulier et bref. Des livres, visiocasques, jeux vidéo, simulations par Internet, insèrent le malade dans un scénario (ex. phobie du voyage en avion) pour l’entraîner à surmonter peu à peu ses réactions grâce à des exercices virtuels. Les programmes psychoéducatifs aident le malade à comprendre et gérer ses troubles. D’autres psychothérapies émergent, telle la remédiation cognitive.

Il existe de multiples dispositifs sociaux : maintien dans l’emploi, réadaptation au travail et insertion dans l’entreprise, réinsertion dans la vie ordinaire (logement, lieu de vie, accompagnement social…) Mais les structures d’accueil ont très peu de places, les procédures administratives de reconnaissance du handicap par les MDPH sont lentes et complexes.

DROITS DES MALADES

L’association a réalisé des analyses de fond et des interventions auprès des Pouvoirs Publics et des médias. Elle demande hier et aujourd’hui le développement de la psychoéducation pour les patients et leur famille, la reconnaissance officielle du rôle de la famille auprès du patient (la rémunération des aidants familiaux), et une formation continue adaptée des intervenants primaires en santé mentale (les médecins généralistes par exemple).

Droit aux soins en toutes circonstances, y compris quand le malade n’est pas en état de les solliciter (loi de 1990) ou en situation d’urgence

Droit au diagnostic, à l’information sur sa maladie et à une formation personnalisée à la gestion de ses troubles (loi du 4 mars 2002)

Droit à la qualité, à la continuité des soins, compte tenu des bonnes pratiques (résultats évalués) internationales et nationales. (doc HAS)

Droit au suivi médico-social, dans plusieurs types de structures, par l’intermédiaire des MDPH.

Droits sociaux (loi de 2005 sur le handicap, grille d’évaluation du handicap) et protection juridique des majeurs.

Droits des proches à l’information et à la formation, à une rémunération en tant qu’aidant familial (comme dans la maladie d’Elzheimer).